Facteurs Socio-Culturels

 

Certains facteurs socioculturels soutiennent le concept de l'espacement des grossesses en RDC, tandis que d'autres représentent un obstacle à la planification familiale. Beaucoup de ces facteurs sont fréquents dans d'autres pays d'Afrique francophone sub-Saharienne.

FACTEURS FAVORABLES AU CONTRÔLE DES
NAISSANCES ET À L'USAGE DE CONTRACEPTIFS


Traditionnellement, la population partage la profonde croyance que l'espacement des grossesses est souhaitable pour protéger la santé du nouveau né.

La prévalence de l'allaitement comme forme exclusive d'alimentation de l'enfant durant six mois après la naissance offre également une source naturelle de protection pour le bébé.

La population reconnaît de plus en plus la valeur de l'éducation, particulièrement dans les zones urbaines, et souhaite que leurs enfants aillent à l'école, qu'ils soient un garçon ou une fille.

La pression sociale exercée sur les jeunes filles pour qu'elles se marient est moins forte à Kinshasa que dans d'autres pays francophones d'Afrique de l'Ouest.

Avec l'urbanisation, le nombre de grossesses désirées diminue ; les pressions économiques sont néanmoins plus lourdes dans les sociétés rurales.

La religion en elle-même n'est pas un obstacle majeur à l'usage de contraceptifs en RDC. Certains services de santé administrés par des groupes catholiques ferment les yeux sur la distribution de préservatifs et autres moyens contraceptifs, même si ils n'en font pas la promotion ouvertement. Les plus grands groupes protestants –rassemblés depuis des décennies sous l'égide de l'Église du Christ au Zaïre (ECZ), puis plus tard l'Église du Christ au Congo (ECC)- ont joué un rôle pionnier en matière de planification familiale en RDC.

La polygamie –qui exacerbe la rivalité entre les femmes en fonction du nombre et du sexe de leurs enfants– n'est ni légale ni répandue en RDC.

OBSTACLES AU CONTRÔLE DES NAISSANCES ET À
L'USAGE DE CONTRACEPTIFS


Historiquement, la RDC a longtemps été pro-nataliste. Avant l'indépendance en 1960, le Congo belge offrait d'importants avantages financiers pour les familles nombreuses.

Traditionnellement, la fécondité est une source de statut social, aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Les jeunes ne sont pas considérés adultes avant d'avoir eu un enfant.

Tabwa from Congo

Tabwa Du Congo

Paire de Figurines féminines phalliques,
portées pour influencer les grossesses.

PHOTO PRÊTÉE PAR: CHARLES B. DAVIS

Lors d'un mariage, la famille du marié paie une dote importante à celle de la mariée. Cette dote « achète » l'engagement de cette dernière à avoir des enfants.

Lorsque une femme se marie, elle perd légalement son statut d'adulte autonome, et doit obéir à son mari et répondre aux besoins de sa famille. Elle n'a plus le droit de prendre des décisions concernant son foyer, y compris le nombre d'enfants à avoir.

Avoir un grand nombre d'enfants confère un statut social à la mère comme au père. Du reste, les femmes n'ont pas beaucoup d'autres alternatives de style de vie, particulièrement dans les régions rurales.

Beaucoup de couples souhaitent avoir au moins un enfant de chaque sexe. Ce désir pousse souvent les couples à ne pas s'arrêter d'essayer si ils n'ont pas encore eu de garçon.

Les groupes chrétiens sont généralement opposés à l'usage de contraceptifs artificiels. Avec l'installation grandissante du nombre de petites églises fondamentalistes dans tout le pays, le sentiment 'anti-planification familiale se fait de plus en plus sentir.