Trois organisations fournissent la plus grande partie des contraceptifs distribués en RDC : USAID, UNFPA et (dans une moindre mesure) ABEF/IPPF. Ces donateurs fournissent des contraceptifs gratuits via leurs projets, en vue de leur distribution dans les zones de santé (dans le cas de USAID) et dans les zones de santé locales (pour UNFPA).
La livraison de contraceptifs de USAID et UNFPA couvre environ 130 zones de santé en RDC (sur un total de 516 zones de santé). Bien que la plupart des villes du pays aient accès aux différentes méthodes de contraception existantes, beaucoup de zones de santé rurales ne sont pas couvertes par les programmes actuels.
Si les contraceptifs sont inscrits sur la liste des Médicaments Essentiels de RDC, à ce jour ils ont été traités séparément en termes d'achats, stockage et distribution. Selon le Plan Stratégique de Sécurisation des Produits de Santé de la Reproduction (2008-2012), le PNSR est responsable du renforcement de la capacité institutionnelle du Programme National d'Approvisionnement en Médicaments (PNAM), lui-même chargé de consolider la chaîne nationale d'approvisionnement et de livraison de contraceptifs. Cependant, ces projets ayant été jugés dysfonctionnels, plusieurs donateurs (USAID et UNFPA en particulier) soutiennent actuellement l'approvisionnement et la distribution des commodités de PF.
L'acquisition des produits contraceptifs représente un défi réel en RDC, en raison des faibles systèmes d'information et de transport. Le système d'approvisionnement de contraceptifs n'est pas parvenu à relever les six défis de logistique, c'est-à-dire avoir les bons produits dans les bonnes quantités, dans les bonnes conditions de livraison et au bon endroit, au bon moment et au bon prix.
Dans le cas de l'UNFPA, les contraceptifs distribués dans le pays sont procurés par le Service des Achats (Procurement Service Branch, PSB) à Copenhague et envoyés en RDC.
Anticiper avec précision le volume et les types de contraceptifs nécessaires pour répondre à la demande requiert une information détaillée des stocks existants, dates d'expiration, volume de contraceptifs utilisés sur des périodes récentes (statistiques des programmes), et changements possibles du marché. Cependant, ce type d'information peut être difficile à obtenir. Dans un pays où les systèmes d'information sont peu développés, il est difficile d'utiliser des outils de dernier cri pour la projection de la demande.
USAID fonde ses projections sur plusieurs facteurs : monitoring du volume de contraceptifs distribués à travers les programmes que l'agence soutient dans quatre provinces (80 zones de santé), et informations fournies par le réseau de cliniques et pharmacies offrant des produits de PF, réparties dans les zones urbaines du pays.
UNFPA fonde ses projections sur la taille de la population dans 56 zones de santé où elle fournit actuellement des contraceptifs.
Il n'existe pas d'entrepôt central de stockage de contraceptifs en RDC. Lorsque USAID reçoit ses livraisons, elle les stocke initialement dans les entrepôts de ses partenaires à Kinshasa (PSI, MSH/PROSANI), puis les envoie aux programmes qu'elle finance et aux organisations locales chargées de les distribuer.
L'UNFPA stocke étalement ses produits de manière temporaire à Kinshasa, bien que l'agence n'ait plus d'entrepôt depuis 2011, puis les livre directement aux zones de santé couvertes par ses programmes.
Ce système actuel est parfois confronté à la critique suivante : le personnel chargé de recevoir les livraisons à Kinshasa n'est pas toujours formé à la prestation de services de planification familiale. Par conséquent, la présence de commodités contraceptives sur le territoire congolais ne se traduit pas nécessairement par (1) la distribution des produits aux intéressés, et (2) l'usage de contraceptifs parmi la population locale.
En raison de la difficulté d'anticipation de la demande et de suivi de la distribution, les projets et les zones de santé peuvent devoir faire face à une pénurie de stock d'un ou plusieurs types de contraceptifs, ainsi qu'un surplus d'autres méthodes contraceptives, y compris des produits dont la date de péremption est dépassée. Les zones de santé se sont plaintes d'avoir reçu des contraceptifs presque périmés, soulignant là une autre faille du système.
Le tableau suivant décrit la chaîne de distribution des contraceptifs à partir de leur importation sur le territoire congolais, pour les deux donateurs principaux : USAID et UNFPA.
Source financière | Agence de distribution | Premier point de livraison | Deuxième point de livraison | Troisième point de livraison | Quatrième point de livraison |
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UNFPA | UNFPA | Centrales de Distributions Régionales de Kinshasa ou Goma | Entrepôt de UNFPA en province | Bureaux centraux de la Zone de Santé | Centres de soins Hôpitaux généraux |
USAID | ASF | Entrepôt d'ASF à Kinshasa | Entrepôts d'ASF en province | Pharmacies privées | |
USAID | ASF | Entrepôt d'ASF à Kinshasa | Entrepôts d'ASF en province | Maternités
Centres de soins Hôpitaux généraux |
Relais Communautaires |
Méthode | USAID | UNFPA | DKT |
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Norlevo | 23.000 | 130.000 | |
Aleze | 200.000 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Depo-Provera | Dose | 4 450 | 40 000 |
Noristerat | Ampoule | 271 200 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Lo Femenal | Cycle | 32 900 | |
Microgynon | Cycle | 1 902 402 | 411 840 |
Microlut | 225 360 | ||
Ovrette | Cycle | 400 | 400 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Préservatif masculin | Pièce | 29 803 968 | 25 003 000 |
Préservatif féminin | Pièce | 384 000 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Copper T 380A | Pièce | 31 000 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Jadelle | Pièce | 23 340 | 5 000 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Postnor | Cycle | 50 000 | |
Pregnon | Cycle | 1 460 |
Méthode | Unité | UNFPA | USAID |
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Collier du Cycle | Collier | 500,000 |
USAID et UNFPA suivent les livraisons des commodités vers les projets ou les zones de santé destinataires. Cependant, l'information envoyée en retour par ces entités sur la distribution des produits est très inégale. Certains programmes financés par USAID transmettent de manière régulière des statistiques sur leurs services et le volume de contraceptifs distribués à la population cible par zone de santé. C'est le cas de la plupart des programmes subventionnés par USAID. En revanche, l'UNFPA a eu moins de succès dans l'obtention de ces statistiques de services dans les zones de santé couvertes par ses programmes. (Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez la section « Information »).